Souvent classée dans les oubliettes des portefeuilles de l'État, le secteur de la culture semble faire partie des domaines abstraits, pratiquement transparents dans la gestion de la chose publique. Facteur clé et indicateur de développement dans bon nombre de nations dans le monde, le secteur culturel a participé, pendant des décennies, à lutter contre plusieurs phénomènes qui sévissent les jeunes des populations du monde entier. Sensibles, et souvent emportés par les influences de tout genre, les jeunes ont souvent tendance à lâcher les ambitions grandioses de leurs éducateurs, à gratter ainsi des domaines prometteurs tels que la médecine, le droit, l'ingénierie et autres, pour se plonger dans le pari de la célébrité et de la renommée, qui reste un secteur moins rassurant et moins développé, constituant ce qu'on peut appeler un acheminement à haut risque, pour des jeunes qui s'y emballent sans vision. Ledit secteur est néanmoins concret, pour ceux qui s'appliquent sérieusement dans le métier tels que les arts et autres. En RDC, plus de la moitié de la jeune population vit le chômage dans le sens extrême du terme. Livrés à leur propre sort, une situation de crise sans réelle voie de sortie, les jeunes se livrent, dès lors, à des pratiques ou activités qui enfreignent souvent les lois établies par la société. Vol, délinquance, banditisme, escroquerie, prostitution, ces phénomènes représentent depuis toujours des lieux de refuge très ouverts et accessibles à une jeunesse déboussolée et sans aucun espoir d'un avenir meilleur. Tel est le cas des jeunes congolais qui gravissent les échelons des antivaleurs par manque d'activités sociales rémunératrices. Au sein de notre société, nombreux sont les jeunes remplis de talents divers, malheureusement plongés dans des métiers qui engloutissent complètement leur potentiel immense. Nous l'aurons constaté, dans les années 80-90, le pays faisait office de pilier dans le secteur culturel en Afrique, dans l'organisation et la création des programmes cinématographiques, musicaux, artistiques de divers genres. C'est ainsi que notre pays a connu la montée de talents prometteurs tels que : trio d'Asufa, Abula Ngando, Groupe salongo etc. pour la comédie. Zaiko Langa-Langa, Ok Jazz, Viva la musica, etc. pour le compte de la musique Les chefs-d’œuvre produits par des artistes en provenance de l'Académie des Beaux-arts ou encore de l'institut national des Arts, INA faisaient la pluie et le beau temps du pays. Dans des pays ayant connu un taux de criminalité ahurissant à l'exemple des États-Unis, le cinéma, la musique, les arts plastiques, la couture et le modélisme ont, par le biais de la culture, énormément contribué à l'intégration de la jeunesse dans la vie sociale active. Ainsi, plusieurs jeunes ont pu abandonner gangs et groupes criminels, ou encore prostitution et arnaques, pour se réinsérer dans la société. Quand la politique ‘’absorbe’’ tout ! Il est très important de noter que la vie politique ne peut, à elle seule, être le centre d'intérêt de chaque Congolais voulant évoluer dans la vie de la société. Dieu, ayant créé chaque homme avec sa particularité, visait que tous les domaines de la vie soient exploités et développés pour diversifier la beauté de son œuvre. Il est déplorable de remarquer l'état piteux du secteur culturel de notre pays. Le Congolais ne connait pas l'importance de ce portefeuille de l'Etat qu'on appelle «Ministère de la Culture et des Arts». Ce dernier à son tour, méconnait l'importance de disposer d'une population gigantesque de plus de quatre-vingt millions d'habitants, dont plus de la moitié est jeune. Génératrice de divers talents, en Europe comme partout dans le monde, le secteur culturel permet de regrouper les jeunes pour réfléchir autour de plusieurs sujets-clés que traverse la société, afin que chacun puisse l'interpréter ou encore l'orienter selon la vision et l'inspiration de son art. Ceci dans la perspective de trouver des solutions efficaces, pour le bien-être de la société. En RDC, visions politiques et culturelles se sont enfin croisées, avec la principale vision quinquennale du Chef de l'Etat, celle «d'améliorer le social et le vécu du congolais, et d'éradiquer la délinquance juvénile» par la création d'emplois pour juguler le chômage des jeunes de notre société. Mais cela ne doit pas seulement se résumer par des reformes des secteurs connus tels que miniers et autres mais aussi par des réformes profondes du secteur culturel. Lequel peut être un grand centre d'attraction d'une société congolaise en plein essor et centrée sur le bien-être de la personne humaine. Que faire pour atteindre cet Objectif ? Bien évidemment, l'implication des autorités s'invite à cette question car la gestion intégrale des perchoirs des grandes institutions du pays se trouve entre leur main. Ce qui renvoie directement à un cri d'alarme lancé en leur égard, car faisant office de pays culturellement inondé de talents. En effet, la République démocratique du Congo pourrait affûter ses flèches, afin de figurer à nouveau parmi les grandes nations comme il en est le cas pour le domaine sportif. L'implication des acteurs du secteur culturel et de la population congolaise en soi, est largement sollicitée car le social d'une société ne peut connaître de changements que lorsqu'une population demeure aveugle et ignorante de ses potentialités tant culturelles qu’intellectuelles. La jeunesse ne pourra trouver refuge au sein de la société que si elle prend conscience de la main-tendue des autorités, ayant à leur tour la nette volonté de créer des changements et des diversifications dans la gestion des richesses et des potentialités culturelles.
08/09/2022 à 17h00
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