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Malgré la crise due à la Covid-19 Denis Mukwege rappelle aux bailleurs de fonds la question de la fistule obstétricale

Le 23 mai de chaque année, le monde célèbre la journée  internationale pour l’élimination  de la fistule obstétricale. En 2020, Cette année, la commémoration tombe dans un contexte mondial difficile, dominé par les conséquences physiques, sociales et économiques liées à la pandémie du coronavirus. Malgré ce contexte international difficile, le Dr Denis Mukwege, président du conseil d’administration de la fondation Panzi, appelle la communauté internationale, les pays donateurs et l’ensemble des Etats du monde à continuer à considérer l’élimination de la fistule obstétricale comme une priorité et un des indicateurs de la civilisation de notre monde.

Cette journée vise essentiellement à sensibiliser la société sur ce fléau qui dans le monde frappe 2 à 3 millions de femmes, essentiellement  dans les pays à faibles revenus d’Afrique Sub-saharienne, d’Asie, d’Amérique latine, des caraïbes, et j’en passe. Chaque année 50 à 100.000 femmes sont affectées. En Rdc, on estime la prévalence à 42.000, et l’incidence annuelle des cas de fistules est estimée à 5.000 à 7 000 cas.

En effet, la fistule est une communication anormale entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux. Le contenu de l’intestin ou de la vessie peut alors passer à travers la fistule pour déboucher dans le vagin. Elle provoque  ainsi une fuite d’urines et/ou des selles par le vagin. Elle entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques.

Pour le Dr Denis Mukwege, dans un discours lu par le Dr Christine Amisi, Secrétaire exécutive de la Fondation Panzi, les difficultés intervenant dans la prise en charge de cette pathologie sont à la base d’un calvaire pour la femme qui commence après l’acte d’accouchement. Alors qu’enfanter est l’un des moments le plus précieux de la femme, pour près de 2 millions d’entre elles  cet acte est porteur de risques énormes notamment les fistules.

Pourtant, la fistule est évitable et traitable. L'accès aux soins obstétricaux préventifs et d'urgence est indispensable pour la prévenir. De même, la lutte contre la malnutrition, la réduction des grossesses précoces et la planification familiale constituent une importante stratégie pour s’assurer que la femme est physiquement apte à accoucher sans risque.

 

Déjà 6957 de femmes réparées  à Panzi

Dans le contexte des pays à ressources limitées, la fistule pourrait à juste titre être considérée comme l’un des indicateurs les plus visibles de la disparité entre les riches et les pauvres et des inégalités  femme-homme. D’autant plus que l’on y observe une véritable féminisation de la pauvreté.

A l’hôpital de Panzi et à la Fondation Panzi, c’est depuis 1999 que nous prenons en charge les femmes affectées par cet handicap. Depuis 20 ans, nous avons réparé 6957 femmes à Panzi et en outreach. porteuses de fistules dans 15 des 26 provinces de notre pays.

Notre action s’articule autour de trois axes : -la sensibilisation, l'identification des malades  et la formation des professionnels de la santé, -le traitement des femmes atteintes de fistules; et leur réadaptation, l’autonomisation économique et la réinsertion dans leurs communautés des femmes ayant bénéficié de réparation.

« Notre expérience suggère qu'il n'y pas de fatalité. Il n’ y’a pas de raison pour une femme de subir ad vitam le traumatisme de la fistule obstétricale. Il n'y a pas de raison pour une femme de vivre dans  l'isolement social et l'indignité engendrés par ce problème. Il n’y a absolument aucune raison de ne pas agir lorsque le système de santé a tout simplement fait défaut à une femme, souvent à cause de sa situation économique et sociale », martèle Denis Mukwege.

Soulignons que cette année, la célébration de cette journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale tombe dans un contexte mondial difficile, dominé par les conséquences physiques, sociales et économiques liées à la pandémie du coronavirus.

Pour ce faire, les Etats et l’ensemble de nos sociétés devraient restés mobilisés sur : l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles, l’élimination de la malnutrition et la  pauvreté féminine, la lutte contre  les  mariages et les grossesses précoces, l’accroissement de l’accès aux soins obstétricaux  de qualité et à la planification familiale, l’accroissement de l’instruction et de la scolarisation des femmes et des filles, le renforcement de l’autonomisation socio-économique de la femme, la formation des professionnels de la santé et des futurs professionnels de santé sur la fistule obstétricale, la sensibilisation et le renforcement de l’implication des medias, de la société civile et des communautés dans la lutte contre la fistule,



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