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Nationalisme congolais : il y a péril en la demeure la crise de confiance gangrène la politique

Alors que le Gouvernement provincial de la ville de Kinshasa l’avait formellement interdit, les militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et leurs alliés ont tenus leur marche ce jeudi 9 juillet 2020.  N-ième manifestation du parti au pouvoir depuis la prise des  fonctions  de son Président national Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme Président de la République démocratique du Congo (RDC), après une passation de pouvoir pacifique et civilisée avec son prédécesseur, le Sénateur à vie Joseph Kabila Kabange.  Ils réclamaient, non pas le divorce FCC/CACH (Front commun pour le Congo/ Cap pour le changement) comme lors des manifestations antérieures, mais le rejet de l’entérinement par l’Assemblée nationale, majoritairement FCC, de Ronsard Malonda au poste de Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce mouvement a eu échos national et plusieurs villes du pays étaient en ébullition. Les accrochages avec les forces de l’ordre n’ont pas manqué et des victimes aussi. Pourquoi ce rejet alors que « tout s’est déroulé conformément à la procédure usuelle », selon les pros ? « Manque de consensus », affirment les antis. Quant aux observateurs, il y a crise de confiance qui risque de perpétuer la crise de légitimité qui gangrène la politique congolaise.

 Il sied à signaler que, comme en 1960 quand les élections générales ont fait que le Chef de l’Etat de l’époque, l’ABACO (Alliance des Bakongo) Joseph Kasa Vubu, qui  n’avait pas la majorité au Parlement dominé par le Mouvement National Congolais (MNC) de Patrice Emery Lumumba ; les élections de Décembre 2018 n’ont pas accordé au nouveau Président congolais, Fatshi, la majorité parlementaire. Le FCC ayant raflé plus de deux tiers des sièges au Parlement, dominé la territoriale, le Chef de l’Etat était contraint d’accepter soit la cohabitation ou bien la coalition. C’est la deuxième option qui aura les faveurs du Chef. Mais, le FCC étant l’émanation de l’AMP (Alliance pour la majorité présidentielle) qui s’est muée en MP (Majorité présidentielle), que l’UDPS a combattue des décennies durant, l’opinion publique était convaincue que le nouveau Chef de l’Etat risquait d’être réduit à régner sans gouverner. La ‘Base’ de L’UDPS ne l’entendait pas de cette oreille. Etant lié par ses charges officielles, selon ses partisans, ou par les accords d’un ‘deal’ selon ses destructeurs, le Chef avait le devoir de réserve ou l’omerta (serment du silence chez les maffiosi). Situation qui a poussé la ‘base’ dont les souches sont les « parlements débout» (issus des débateurs politiques autour d’étalages pour ventes des journaux) et les « Wewa » (chauffeurs de moto taxis, majoritairement ‘luba phones’), à se constituer en « défenseur de l’institution Président de la République » contre tout ce qui leur semble être de la velléité à la mainmise des autres institutions à majorité FCC, sur le pouvoir de Fatshi .  Pour se faire, ils n’hésitent pas à braver l’autorité, comme le cas pour les manifestations de ce jeudi ou les 24 et 25 juin 2020, pour s’opposer à l’examen des lois sur la réforme de la Justice proposées par les FCC Minaku et Sakata. Pour la ‘Base’, « il est légitime de se révolter contre toute loi injuste pour se conformer à l’article 64 de la Constitution ». Affirmant par la même occasion que l’UDPS constitue la ‘majorité populaire’ qui détient la légitimité et manifester ouvertement la crise de confiance qui règne.   

Quid de la légitimité en Rdc

Depuis la fin du monopartisme du MPR Parti-Etat le 24 avril 1990, l’ancien Zaïre redevenu RDC à la chute du régime Mobutu le 17 mai 1997, est confronté à des crises politiques ‘épileptiques’ dont la cause profonde est question de légitimité particulièrement au sommet de l’Etat, alimenté par une crise de’ confiance. La Présidence de la République étant le « graal » des richesses du Congo que tous les grands convoitent, son contrôle fait l’objet des grands enjeux électoraux.  Ainsi donc, comme en Afrique l’organisateur des élections ne le perd pas, il faut contrôler les élections pour s’assurer de la victoire. Ce qui n’est pas toujours la voie de la « légitimité ».  Le Congo aurait dû cheminer sur la voie de la légalité à la Conférence nationale souveraine (CNS) qui avait réunie toute la stratigraphie nationale. La CNS avait abattue un travail de titan qui a produit des résolutions de hautes factures et pour l’organisation des élections « crédibles, inclusives et transparentes » sensées mettre fin à tout conflit de légitimité. Mais l’arrivé de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (AFDL) avec Laurent Désiré Kabila, qui n’avait pas participé aux travaux de la CNS et se plaignant de cette ‘exclusion’, a jugé bon de rabattre les cartes pour un nouveau départ. Le régime Kabila père n’organisera pas d’élections. Kabila fils succèdera à son père après son assassinat en 2001. Pour mettre fin à la crise de légitimité qu’il a hérité, il accepte de partitionner sa présidence pour instaurer un présidium à cinq dit « 1+4 », avec un Président de la République et 4 vice-Présidents. Après une mandature de 3 ans des élections furent organisées, sans l’UDPS qui avait contesté la « légitimité » de 1+4. 

L’élection de Kabila fils sera contestée, on accusera  le président de la CEI (Commission Electorale Indépendante) de manipuler les résultats des élections en faveur de Kabila, affirmant que c’est Jean-Pierre Bemba qui aurait gagné ! Les élections de 2006 n’ont pas résolus la crise de légitimité. En 2011, UDPS participe aux élections, mais avant les scrutins, sur RFI, son Président Etienne Tshisekedi affirme qu’il est déjà Président de la République. Les rumeurs courent que le jour des élections, suite à des manipulations orchestrées par le Président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), Ngoie Mulunda, tout ce qui sera écrit sur le bulletin de vote se transformera en « Kabila », il faut que chacun amène son stylo pour voter. Et finalement l’UDPS se plait du vol de l’élection de Tshisekedi au profit de Kabila ! La crise de légitimité ‘demeure’.  La mandature se termine en 2016. Mais, la CENI de Corneille Nagaa ne parviendra pas à organiser les élections dans les délais. Il y a ‘glissement’ jusqu’à 2018, le Parlement est hors mandat.   On propose des voies de sorties de crise et finalement, Félix Antoine Tshisekedi est élu Président ! Des voix se lèvent pour dénoncer des manipulations des résultats en défaveur de Martin Fayulu. La crise de « légitimité » n’est pas résolue. Dans les trois cycles d’élections, les présidents de l’organe organisateur, CEI et CENI, est indexé et accusé des favoriser la famille politique du Sénateur à vie Joseph Kabila, en lui accordant des « faux penalties », selon un langage imagé de Moise Katumbi. C’est ainsi que la désignation de Ronsard Malonda, ancien Secrétaire exécutif de la CENI sous la présidence Nangaa, comme nouvel’ « arbitre » n’inspire pas confiance ni à l’UDPS, ni à l’Eglise catholique, ni à l’Eglise du Christ au Congo ! Bien que ‘conforme’ à la procédure selon le FCC, les manifestants sortis un peu partout dans les grandes villes de la RDC comme à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Beni , Goma, Kipushi, Kasumbalesa, Kikwit…   pour refus



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