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Tshisekedi: «Je n’entends pas m’éterniser au pouvoir»

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a présidé la 51ème réunion du Conseil des ministres par vidéo-conférence, depuis ses bureaux de la Cité de l’Union africaine. Et ce, après son retour à Kinshasa à l’issue d’un séjour de quelques jours à Bruxelles (Belgique). Au cours de ce voyage privé en Belgique, le Président de la République démocratique du Congo a accordé une interview à des médias congolais de Belgique, jeudi 1er octobre 2020. Dans cet échange, le chef de l’Etat est revenu sur plusieurs questions, notamment, le bilan de 20 mois de pouvoir, le changement de mentalités, le tribalisme, la santé de la coalition. Ici, le président de la République a affirmé que dissoudre la coalition reviendrait à créer une crise politique. «Les crises politiques, on sait comment elles commencent, mais l’on ne sait pas comment elles se terminent. Cela pourrait faire le jeu d’un troisième larron…Cela ne va pas profiter à la population … «Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit». «Je ne peux vous dire que je n’entends pas m’éterniser au pouvoir. Il est humainement épuisant d’accomplir deux mandats à la tête de l’Etat». Tout au long de l’entretien, il n’a cessé de souligner le poids de la charge qui pèse sur ses épaules, indiquent nos confrères de congoindépendant.com.

Le 5 juillet dernier, «Fatshi » a séjourné à Bruxelles où il a passé quatre jours  dans le cadre d’une «visite privée» qui ne l’a pas empêché d’être reçu par des officiels belges. C’est le cas du roi Philippe et de Sophie Wilmès, alors Premier ministre. Deux mois après, le revoilà dans la capitale belge où il est arrivé samedi 26 septembre dernier.

Lecteur assidu de la Bible, ne redoute-t-il pas d’aller à l’encontre de la sagesse contenue dans le livre de proverbes 25:11, selon laquelle il faut mettre « rarement le pied dans la maison de ton prochain. De peur qu’il ne soit rassasié de toi et qu’il te haïsse »? La réponse est tombée comme un couperet: « C’est vrai! Mais vous devez savoir que ce sont des visites privées. J’ai passé la moitié de ma vie en Belgique. Ce pays, c’est mon « autre Congo ». J’ai des attaches ici. Je reviendrai encore et encore… ».

Disons que c’est dans la capitale belge que le numéro un congolais a appris la nomination du libéral flamand Alexander De Croo en qualité de chef du gouvernement belge. Il faut dire que «Papa Decroo» prénommé Herman est une vieille connaissance de la famille Tshisekedi. «Je l’ai toujours appelé Tonton Herman. C’est d’ailleurs lui qui m’a dit que mon ‘cousin’ était promu Premier ministre ». Pour « Felix Tshisekedi», l’avènement d’Alexander De Croo à ce poste « est une excellente nouvelle » pour le Congo-Kinshasa.

Agé de 44 ans, ingénieur commercial formé aux Etats-Unis, «Alexander» appartient à cette nouvelle génération d’hommes politiques belges n’ayant aucun complexe vis-à-vis du passé colonial du Royaume. Défenseur des valeurs démocratiques autant que des droits humains, le nouveau « Premier » n’a jamais été un adepte de la langue de bois. Pour mémoire, il a fait partie des personnalités belges au centre des pressions exercées sur «Joseph Kabila », tant au plan bilatéral que de l’Union européenne. L’objectif était de contraindre ce dernier à respecter les délais constitutionnels des élections.

Comment va la coalition Cach-Fcc?

Dix-huit mois après l’investiture de Felix Tshisekedi à la tête de la Rdc et la signature de la « déclaration solennelle » de la constitution d’une « coalition politique » entre le Cach (Cap pour le changement) et le Fcc (Front commun pour le Congo), il ne se passe pas une semaine sans que les réseaux sociaux publient un « avis de décès imminent » de ce « partenariat » que les bases respectives qualifient de « contre-nature ». Felix n’a pas caché que celle-ci est passée « par des hauts et des bas ». Il se veut, néanmoins, rassurant. « Je veux que cette alternance réussisse ». Fatshi a reconnu que les deux parties, jadis antagonistes, ne peuvent pas cohabiter de manière parfaite. «Nous ne pouvons pas non plus passer le temps à nous embrasser sur la bouche».

A la question de savoir s’il faut dissoudre la coalition Cach-Fcc?, il a répondu : «Je ne veux pas de crise», a-t-il déclaré. Pour lui, ceux qui lancent ce genre d’hypothèses n’ont pas conscience des conséquences incalculables pour tout le monde. «Je veux que cette alternance réussisse. C’est une expérience sans précédent dans l’histoire de notre pays. Je tiens à ce que mon prédécesseur vive paisiblement. Il faut être tolérant. Demain, ce sera mon tour de devenir un ancien président».

Tout en se réjouissant de ses rencontres avec l’ex-Président «Kabila », Felix Tshisekedi a reconnu que celui-ci  n’est pas de nature expansif. Le dialogue permanent est nécessaire. Il continue de croire que le bilan de son action sera positif. Et de conclure: « D’ici 2023, la voie que j’ai tracée montrera à la population que c’était la bonne. Ceux qui se livrent au jeu stupide d’entraver mon action ne font que scier la branche sur laquelle ils sont assis. Nous irons au purgatoire pendant que eux, iront en l’enfer ».

Qu’en est-il du bilan à ce stade?

Pour lui, la satisfaction n’est pas encore au rendez-vous. Reste que les « objectifs immédiats » demeurent les mêmes. A savoir: le rétablissement de la paix dans  l’Est, l’amélioration de la qualité de vie de la population et la maîtrise du cadre macro-économique. Il s’est réjoui de l’institutionnalisation de la gratuité de l’enseignement de base. « C’est une réussite », a-t-il estimé. Il s’est réjoui également des avancées en matière d’exercice de droits et libertés arguant qu’ « il n’y a plus de prisonniers politiques au Congo ». Il a néanmoins admis qu’il y a encore des efforts à fournir pour éradiquer certaines mauvaises habitudes acquises par des agents de l’ordre.

A en croire Felix Tshisekedi, il y a d’autres batailles à mener au niveau des infrastructures. Il a épinglé: l’aéroport de NDjili, le port en eau profonde de Banana, le pont-route-rail à Maluku et le projet Inga III. Il n’a pas omis la réforme de la justice afin de rendre celle-ci « indépendante et crédible ». L’Agence de la lutte contre la corruption est également épinglée relevant, au passage, que la Covid-19 n’a pas contribué à handicaper l’élan pris.

Regain de tribalisme

Le chef de l’Etat a semblé suivre avec une vive préoccupation cette espèce d’éloge du tribalisme auquel on assiste. « Nous assistons à des combats de bas étage où des groupes d’individus s’opposent les uns contre les autres », dit-il en réaffirmant sa volonté de « rassembler » les Congolais. « Je ne peux pas le faire tout seul ». Il faudrait, selon lui, une « mobilisation nationale » pour combattre ce fléau par le « changement de mentalités ». Plus concrètement, l’homme est décidé à garantir l’exercice des droits et libertés et réhabiliter l’autorité de l’Etat. « Une autorité de l’Etat qui est absente à l’Est ». Conscient du fait que l’homme ne peut être vertueux qu’en ayant un minimum de bien-être, le chef de l’Et



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