Le CICR demeure très préoccupé par la situation humanitaire dans la ville et le territoire de Beni, où souvent il y a des manifestations réprimées par la police, avec comme conséquence qu’il y ait beaucoup de personnes blessées. Disons aussi que tout se passe dans un environnement dominé par les attaques sporadiques des terroristes ougandais de l’Adf et de l’offensive militaire initiée par les FARDC.
C’est dans ce contexte que le CICR continue de supporter les structures de santé congolaises, y compris l’Hôpital général de référence de Beni avec la prise en charge de 5 blessés à la suite des attaques sur la ville de Beni ; La prise en charge de 22 blessés à la suite des manifestations à Beni et 5 à Butembo depuis le 20 novembre ; Des médicaments et autres matériels médicaux essentiels, par exemple des antibiotiques, des kits de pansement et stabilisation.
Par ailleurs, 2 tentes, 20 lits et 20 matelas étaient en route pour Beni afin d’augmenter la capacité d’assistance de l’hôpital Général de Référence de Beni. Un KIT pour la prise en charge des 50 Blessés par arme fait également partie de ce convoi. Ces matériels devaient arriver à Beni avant fin novembre.
Le CICR se dit prêt à évaluer la situation humanitaire des déplacés et autres personnes affectées par ces attaques et la violence à Beni, si/dès que la situation sécuritaire le permet. Ainsi, il est vital de respecter la mission médicale et les actions exclusivement humanitaires, comme celle du CICR et de la Croix Rouge RDC, pour que nous puissions accéder aux populations affectées. Nous demandons aussi à tous les acteurs de faire preuve de retenue et de protéger les civils.
Disons que ces assurances du CICR interviennent dans un environnement où le quartier general de la Monusco a été incendié et les agents de la riposte contre Ebola de l’OMS ont été attaqués. Mais qu'est-ce qui motive l'optimisme du CICR là où beaucoup de partenaires ont fui ? Pour Nour Khadam-Al-Jame, Chef de Bureau du CICR à Beni, les besoins humanitaires sont très importants dans la ville et Territoire de Beni. Sans compter la prise en charge des blessés, le CICR compte entre autres évaluer la situation des déplacés dès que la situation sécuritaire sera stabilisée.
Par rapport à la sécurité de ses agents, le CICR précise qu’il coordonne avec des membres de la communauté, des autorités et des forces de sécurité armées et s’efforce d’avoir les garanties sécuritaires afin d’avoir l’assurance d’atteindre les victimes du conflit et ainsi exercer son mandat.
C’est ainsi que le CICR rappelle le respect de la mission médicale, et que les organisations humanitaires telles que la Croix-Rouge Congolaise et le CICR puissent avoir des facilités d’accès afin d’atteindre les plus vulnérables.
Compte tenu de ces tueries à répétition à Beni, le CICR rappelle qu’en tant qu'acteur sur terrain, il est nécessaire de rappeler plusieurs choses : premièrement, le CICR s’efforce d’atteindre les victimes de conflit : qu’elles soient blessées, déplacées ou même détenus peu importe leur appartenance. Deuxièmement, le CICR ne peut que rappeler que les civils ne sont pas une cible à tous les groupes partie au conflit. Enfin, le CICR est neutre, indépendant, impartial et engage les groupes et forces armées sur leur respect du DIH que de manière bilatérale et confidentielle.
