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En vue de la transformation morale des détenus et intimidation des inciviques: Me Tunda réceptionne le camp de détention de Luzumu au Kongo central

Réhabilité par l’Union européenne à hauteur d’1 million d’euros, le camp de détention de Luzumu, territoire de Kasangulu, district de la Lukaya et province du Kongo Central, a été réceptionné samedi 30 novembre 2019, par le Vice-Premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Me Tunda ya Kasende. Cet édifice  servira non seulement de lieu de détention, mais aussi de transformation morale des détenus et même d’intimidation des inciviques. Raison pour laquelle le VPM estime qu’il est possible de construire encore sur ce site deux bâtiments communautaires, uniquement pour les femmes et les enfants. Ce qui permettra de désengorger la prison de Makala à Kinshasa. Pour l’Union européenne, si la réouverture du camp de détention de Luzumu permettra de désengorger d’autres prisons, notamment la prison centrale de Makala, d'autres efforts doivent être menés pour réduire la surpopulation carcérale et, du fait même, la part de la détention provisoire. En effet, trop de personnes sont encore maintenues en détention, sans aucune instruction ouverte ni renvoi devant le tribunal dans un délai raisonnable. Trop de mineurs sont également  incarcérés dans des prisons pour adultes, alors qu'ils devraient bénéficier de programmes d'encadrement adaptés.

Avant de descendre à Luzumu, prison réhabilitée dans le cadre du programme d’appui à la réforme de la justice et des recommandations de la politique nationale de la réforme de la justice, le cortège s’est dirigé vers Benseke, pour visiter l’Ecole de garde et de l’éducation de l’Etat (EGEE). Celle-ci se trouve en très mauvais état. Ici, le VPM Tunda a tiré deux leçons : la première, après réhabilitation, on peut y installer des enfants qui sont en conflit avec la loi à Kinshasa, tout comme on peut reprendre ceux qui sont dans d’autres provinces. On peut établir les enfants convenablement, les éduquer  pour qu’ils deviennent des hommes accomplis. 

« Nous sommes en train d’humaniser les services judiciaires et les lieux d’incarcération. Les gens qui sont en violation de la loi restent des humains à qui on doit apporter toute l’assistance nécessaire, pour qu’ils redeviennent des hommes », dit-il. La deuxième leçon, c’est le fait que compte tenu des effectifs de femmes qui sont dans les prisons, on peut mettre ici les femmes et les enfants, parce que la femme est plus proche de l’enfant que de l’homme. Ainsi, Makala ne pourra rester que pour les hommes. Avec l’objectif de désengorger  les prisons, il va y avoir plus d’aération à Makala. On doit prendre des précautions pour entretenir des ouvrages mis à notre disposition, termine-t-il.

Par la suite, le cortège s’est ébranlé vers Luzumu, dans le territoire de Kasangulu, district de la Lukaya, province du Kongo Central, prison ayant cessé toutes activités en 1997, soit plus de deux décennies d’inactivité. Avant la cérémonie officielle, le ministre et sa délégation ont visité la station voltaïque, qui produit de l’électricité pour éclairer la prison et ses environs. Luzumu est aussi doté d’une station d’eau, étant donné que la Snel et la Regideso n’ont aucune installation dans ce coin de la République. C’est dans cette même mouvance que le ministre et sa suite ont été au Centre médical qui prend en charge les prisonniers, la résidence du directeur de la prison de Luzumu, la cuisine moderne des prisonniers, sans oublier la prison elle-même.

« La politique poursuivie par le Gouvernement vise à développer, réhabiliter et moderniser sur l’ensemble du territoire national, les infrastructures et les équipements du système judiciaire et pénitentiaire. De même, le Gouvernement entend garantir les droits des personnes détenues », a expliqué le ministre lors de la cérémonie officielle, avant d’ajouter que l’ambition dans ce secteur vise l’atteinte progressive des standards internationaux tels que pratiqués dans tous les Etats modernes en matière carcérale. Pour le ministre, ce processus est très précieux, parce que sans justice, il n’y a pas Etat de droit. Sans justice, il n’y a pas de démocratie. Sans justice, il n’y a pas de paix et sans justice, il n’y a pas de développement durable. Ainsi, la justice est donc le véritable socle sur lequel sont fondées les valeurs républicaines, y compris le développement socioéconomique des nations.

Après la réhabilitation, des défis demeurent

Jean-Marc Châtaigner, Ambassadeur de l'Union européenne en Rdc, au-delà des bâtiments et du mobilier, a salué l'opportunité que revêt la réouverture de ce camp de détention pour le Ministère de la Justice, qui accueille à présent des condamnés à de longues peines. Car le camp de détention de Luzumu est amené à devenir un établissement de référence pour l'ensemble du pays, respectueux de la dignité humaine. Et c'est dans cette voie que l'Union européenne continue à accompagner l'administration pénitentiaire.

Ainsi, avec une assistance technique mobilisée auprès de la Direction du camp, les textes réglementaires et le plan d'opérationnalisation qui ont été préparés pour la réouverture du camp posent les bases d'une gestion efficiente. Cela, en vue d'élaborer un cadre normatif de bonne gestion des établissements pénitentiaires en RDC, via la modélisation du plan d'opérationnalisation du camp de détention de Luzumu, comme établissement pénitentiaire de référence en RDC (au regard des standards internationaux et des Règles Mandela).

Un autre défi reste à relever : finaliser les travaux de sécurisation qui permettront d'atteindre la complète occupation, fixée à 600 places. Les enjeux sont nombreux. Si la réouverture du camp de détention de Luzumu permettra de désengorger d’autres prisons, notamment la prison centrale de Makala, d'autres efforts doivent être menés pour réduire la surpopulation carcérale et réduire dans celle-ci la part de la détention provisoire. Trop de personnes sont en effet encore maintenues en détention, sans aucune instruction ouverte ou renvoi devant le tribunal dans un délai raisonnable. Trop de mineurs sont également toujours incarcérés dans des prisons pour adultes, alors qu'ils devraient bénéficier de programmes d'encadrement adaptés. Le but, à en croire le chef de la délégation de l’UE en Rdc, est de restaurer la confiance des citoyens dans l’appareil judiciaire et au-delà, dans les institutions de la République.

Soulignons que le ministre a clôturé cette série de visites par l’Ecole de garde et de l’éducation de l’Etat (EGEE) de Madimba, en délabrement total. Mais l’espoir est permis, car il sera réhabilité pour faciliter l’encadrement des enfants et leur apprentissage aux métiers, comme ce fut dans les vieux temps.

De retour de la prison de Luzumu au Kongo Central,



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